Le projet vise à mettre à disposition de la communauté scientifique et du grand public une plateforme, intitulée Humanymes, conçue et alimentée par des linguistes et des juristes. Inspirée du modèle des bases bilingues disponibles dans d’autres pays francophones, cette plateforme d’interrogation, publique et conviviale, donnera accès au lexique dénommant la personne dans le droit du travail. Les unités lexicales, en langue juridique et en usage standard, en français comme en allemand, y figureront sous forme « alignée », de manière à faciliter leur visualisation. La plateforme lexicale permettra dans le même temps la consultation des informations linguistiques catégorielles et flexionnelles minimales (nom ou adjectif, genre, nombre, sous-catégorie lexicale d’appartenance). À ces informations de base s’ajouteront le domaine d’application, une définition « standard » et une définition spécialisée, des précisions sur les genres d’occurrence ; les contextes d’utilisation correspondant aux emplois seront également renseignés, de même que, le cas échéant, les mises en garde sur les concordances ou discordances dans les langues représentées au sein du projet. L’outil prendra la forme d’une base de données MySQL, associée à un site web dynamique en PHP.
La collaboration entre juristes et linguistes est parfaitement complémentaire. Les deux disciplines contribuent à la base de données, en se fondant sur les discussions et décisions issues de travaux menés de part et d’autre. Les juristes inventorient le lexique pertinent et opportun au vu du contexte institutionnel, constituent un corpus de textes juridiques variés (langage légal, jurisprudentiel, juridique scientifique et commun), en déterminent les incidences sur les acceptions lexicales et fournissent des définitions spécialisées mais accessibles et opératoires pour le grand public. Les linguistes, de leur côté, collectent les définitions du français standard et les confrontent à l’usage observé à travers les grandes bases de données plurilingues (Wortschatz, SketchEngine, Europarl, etc.), fournissent les descriptions linguistiques (aux niveaux morphosyntaxique et sémantico-pragmatique) et mesurent quantitativement et qualitativement les écarts entre usage de spécialité vs standard. Ils contribuent également à des éclairages diachroniques, bon nombre de termes juridiques mais aussi standards étant issus de textes anciens, et dégagent des évolutions du lexique (désémantisation, euphémisation).
Les enjeux scientifiques pour les deux disciplines sont multiples. Premièrement, il s’agit de proposer, pour le français et l’allemand, un outil et une ressource adaptés et fiables. Élaborés par des spécialistes juristes et linguistes du français et de l’allemand, on peut faire l’hypothèse qu’ils seront plus performants que les produits disponibles actuellement. À terme, notre outil pourra aider à la simplification du droit, notamment le Code du travail, et pourra être adapté à d’autres disciplines du droit. Deuxièmement, la méthode de travail et les descriptions du lexique humain et de son évolution seront transférables à d’autres disciplines des SHS, comme la sociologie (cf. les classifications de Desrosières), l’histoire ou la géographie ; ces domaines ont également pour but de constituer des classes et sous-classes de populations. Les sciences dites dures pourront également être éclairées par un travail de clarification sur la portée sémantique et idéologique du lexique humain (p. ex. la dénomination des patients par les praticiens, les psychiatres, etc.). L’étude des discours médiatiques (les désignations multiples pour les « migrants », « terroristes », etc.) et les enjeux actuels liés à la féminisation des noms de profession et de l’écriture inclusive sont directement concernés par ce lexique. Troisièmement, la lexicographie générale ou spécialisée pourra se doter de nouveaux outils émanant du projet. Actualisables et évolutifs, ces outils intéresseront les domaines de l’édition, de l’enseignement, de la presse. Quatrièmement, la fréquence du lexique des humains en langue standard et spécialisée en fait un angle d’approche pour les fouilles de textes, la détection d’opinions, l’identification et la caractérisation des genres discursifs.
La collaboration entre juristes et linguistes est parfaitement complémentaire. Les deux disciplines contribuent à la base de données, en se fondant sur les discussions et décisions issues de travaux menés de part et d’autre. Les juristes inventorient le lexique pertinent et opportun au vu du contexte institutionnel, constituent un corpus de textes juridiques variés (langage légal, jurisprudentiel, juridique scientifique et commun), en déterminent les incidences sur les acceptions lexicales et fournissent des définitions spécialisées mais accessibles et opératoires pour le grand public. Les linguistes, de leur côté, collectent les définitions du français standard et les confrontent à l’usage observé à travers les grandes bases de données plurilingues (Wortschatz, SketchEngine, Europarl, etc.), fournissent les descriptions linguistiques (aux niveaux morphosyntaxique et sémantico-pragmatique) et mesurent quantitativement et qualitativement les écarts entre usage de spécialité vs standard. Ils contribuent également à des éclairages diachroniques, bon nombre de termes juridiques mais aussi standards étant issus de textes anciens, et dégagent des évolutions du lexique (désémantisation, euphémisation).
Les enjeux scientifiques pour les deux disciplines sont multiples. Premièrement, il s’agit de proposer, pour le français et l’allemand, un outil et une ressource adaptés et fiables. Élaborés par des spécialistes juristes et linguistes du français et de l’allemand, on peut faire l’hypothèse qu’ils seront plus performants que les produits disponibles actuellement. À terme, notre outil pourra aider à la simplification du droit, notamment le Code du travail, et pourra être adapté à d’autres disciplines du droit. Deuxièmement, la méthode de travail et les descriptions du lexique humain et de son évolution seront transférables à d’autres disciplines des SHS, comme la sociologie (cf. les classifications de Desrosières), l’histoire ou la géographie ; ces domaines ont également pour but de constituer des classes et sous-classes de populations. Les sciences dites dures pourront également être éclairées par un travail de clarification sur la portée sémantique et idéologique du lexique humain (p. ex. la dénomination des patients par les praticiens, les psychiatres, etc.). L’étude des discours médiatiques (les désignations multiples pour les « migrants », « terroristes », etc.) et les enjeux actuels liés à la féminisation des noms de profession et de l’écriture inclusive sont directement concernés par ce lexique. Troisièmement, la lexicographie générale ou spécialisée pourra se doter de nouveaux outils émanant du projet. Actualisables et évolutifs, ces outils intéresseront les domaines de l’édition, de l’enseignement, de la presse. Quatrièmement, la fréquence du lexique des humains en langue standard et spécialisée en fait un angle d’approche pour les fouilles de textes, la détection d’opinions, l’identification et la caractérisation des genres discursifs.